[Etude] Où en sont les entreprises française dans l’exploitation et la valorisation des données ?
Les entreprises françaises exploitent-elles suffisamment leurs données ? Quels freins rencontrent-elles pour en tirer un maximum de valeur ? De quelles données s’agit-il, quels outils utilisent-elles, et quels usages en font-elles ? Autant de questions auxquelles s’attache à répondre cette étude.

En 2021, alors que l’emballement du début des années 2010 autour du big data et des approches dites « data-driven » s’est éteint depuis longtemps, les entreprises françaises arrivent-elles à exploiter correctement leurs données et à en tirer de la valeur ?
C’est l’objet d’une étude réalisée en ligne du 4 au 31 octobre 2021 octobre par Infopro Digital Etudes pour L’Usine Digitale et Opendatasoft. 202 décideurs de secteurs variés ont été interrogés : finance et assurance, commerce, énergie, transports, industrie ou administration publique.
BIEN EXPLOITER SES DONNÉES EST UNE PRIORITÉ
La quasi-totalité des répondants (près de 9 sur 10) juge qu’il est important d’exploiter les données de son entreprise. Seul 1% juge que ce n’est « pas du tout important ». De la même manière, 90% des personnes interrogées disent utiliser les données pour informer les décisions au sein de leur organisation, et 56% indiquent que c’est systématiquement le cas contre seulement 16% pour lesquels c’est rarement le cas.
Les données clients, commerciales et financières sont parmi les plus utilisées, complétées par des données publiques externes à l’organisation. La crise du Covid-19 a joué un rôle d’accélérateur dans la mise en place d’une stratégié « data » pour la moitié des répondants, tandis qu’un quart d’entre eux jugent qu’elle n’a pas eu d’impact.
LES GRANDES ENTREPRISES PLUS AVANCÉES DANS LA VALORISATION DE LEURS DONNÉES
Concrètement, la moitié des répondants travaille sur la valorisation des données (majoritairement des grandes entreprises), et près d’un quart prévoit de le faire à l’avenir. Parmi eux, 41% s’en servent pour la production (définir la feuille de route du développement d’un produit par exemple), 32% l’utilisent pour transformer leur organisation (formation, recrutement, collaboration entre les métiers et les fonctions support), et 12% s’appuient dessus pour des études de faisabilité (notamment via des proofs of concept).
Cette valorisation se fait soit de façon transverse, soit centrale, avec des experts intégrés au sein de différents services de l’entreprise dans 45% des cas et une centralisation avec une équipe dédiée dans 37% des cas. Elle passe avant tout par des solutions de stockage et d’analyse dédiées (data lake, data science, business intelligence).
DES FREINS CULTURELS ET TECHNIQUES PERSISTENT
La perception de 50% des répondants est qu’ils sont au niveau de leurs concurrents, et un quart d’entre eux se dit même en avance. Seule la moitié estime cependant que leur organisation dispose de suffisamment de moyens pour ces problématiques de valorisation de données. 52% des interrogés veulent augmenter leur budget en la matière et 35% le maintenir au même niveau. Seuls 2% estiment qu’il faut le baisser.
Les décideurs disent par ailleurs rencontrer des freins en matière de culture d’entreprise pour l’exploitation des données (56%), ainsi que dans la qualité et la fiabilité des données dont ils disposent (48%). Près des deux tiers jugent qu’il est difficile de bénéficier de données de qualité et qu’il est difficile d’y accéder et les centraliser pour atteindre leurs objectifs.
Source : « L’Usine Digitale » du 6 décembre 2021